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Photo du rédacteurHaakon Danzig

Entretien avec la Lionne 2022


Ce week-end se tient le Lion d'Acier 2023, l'occasion de donner la parole à Laurie Schmitt. la tenante du titre 2022, pour aborder, entres autres, ses méthodes de préparation et sa vision de notre mouvement sportif au féminin.



Bonjour Laurie, tu as été Lionne d’Acier 2022, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et le béhourd ?

L.S. : Le béhourd et moi c’est une histoire de 7 ans déjà. J’ai été Lionne d’Acier en 2022 et j’en profite pour remercier l’organisateur du tournoi du Lion d’Acier, Vincent Balissat et la SAEA Aveyron ainsi que le jury pour m’avoir fait cet honneur en 2022. C’est vraiment gratifiant car cela récompense tous les efforts.


Quelle a été ta préparation pour atteindre ce niveau ?

L.S. : Une alimentation équilibrée : apport protéines, lipides et glucides géré pour diminuer la masse graisseuse et augmenter la masse musculaire. De la muscu, du travail sur l’endurance, la puissance, l’explosivité et le cardio en complément de 3 entrainements par semaine à la salle d’armes- école ancienne pour faire des assauts et de la méthodologie. Sans oublier la leçon individuelle avec le Prévost Thomas Chariot qui est essentielle dans mon apprentissage, source de beaucoup de mes déclics. C’est un moment privilégié lors duquel je peux me concentrer sur moi, me comprendre et comprendre pour intégrer ce que m’enseigne le Prévost. Pas toujours évidente, source de frustration ou de prise de tête parfois mais élément constructeur de mon apprentissage.

Les entrainements et assauts avec mes camarades de jeu sont aussi très éducatifs et importants car ils me permettent d’une part de mettre en pratique les choses vues en leçon et de prendre conscience de mes progrès. De plus, mes collègues me tirent tellement vers le haut grâce à leur niveau. Tous autant qu’ils sont, ils m’apportent beaucoup qu’ils le fassent consciemment ou pas. Consciemment car je profite d’avoir certains partenaires de combat qui ont tellement plus d’années d’expérience que moi, qu’ils m’apportent conseils et mise en situation à étudier.

Les temps de sport à la maison : muscu et autres, sont inévitables si on veut performer et s’améliorer. Porter l’armure et les armes est un challenge en soi, donc bouger avec et bouger vite, efficace et bien c’est toute une histoire. Entretenir son corps, sa santé alimentaire et physique permet de s’optimiser. Même si ce n’est pas le plus drôle dans la partie… En tout cas pour moi. Il faut rester motiver et arriver à le faire, surtout chez soi, le soir, après le travail ! Mais le fait de savoir que ça me donne des chances de gagner, car je me maintiens en forme, permet de rester dans l’optique de la compétition et donc motivée pour cet effort-ci aussi.

Après il y a aussi le mental ! Très important !!! Et pour le maintenir, il faut savoir faire des pauses tout au long de son entrainement et un peu la fête occasionnellement, sinon on pète un câble. Tout est une question de mesure et de temps, éviter la grosse fiesta une semaine avant une compétition (rires). Et puis j’adore gagner, ça me maintient en forme !

Et dernier point mais pas des moindres … je triche un peu car j’ai mon compagnon, Thomas Pommier, qui me supporte beaucoup et qui est aussi passionné par ce sport, donc ça facilite la vie 😊… et l’entrainement ! En gros quand j’ai la flemme, il me pousse !


Comment s’est passée ta saison ? Vises-tu un nouveau titre de Lionne 2023 ?

L.S. : Ma saison a fini avec IMCF en avril-mai 2023. Sur 2022-2023, j’ai fait 6 compétitions entre celles en France, à l’étranger et le championnat IMCF. Je suis très contente car c’est une année pendant laquelle j’ai beaucoup progressé. Et c’est la saison où j’ai gagné le titre de la Lionne d’acier !


2023 continue tranquillement avec plus d’entrainements que de compétitions en cette rentrée mais cela n’est pas plus mal car je peux me concentrer sur l’apprentissage et évoluer fortement. Ce qui est plus compliqué quand j’enchaine les compétitions.

Pour le titre de la Lionne d’acier 2023… Mais carrément, je le vise de nouveau !!! Je vais me battre comme une lionne en lice pour tenter de le mériter une année de plus. Ce serait tellement beau pour moi. J’adorerais 😊 Et même si on le mérite toutes, je vais tout faire pour ne pas le laisser à une autre !




Quel est ton meilleur souvenir de béhourd ?

L.S. : Je n’ai pas vraiment de meilleur souvenir car chaque combat gagné, chaque compétition à laquelle j’ai participé, chaque médaille ou chaque évolution, prise de conscience sur un mouvement que d’un seul coup je maitrise est une victoire pour moi. Tant que je peux le faire, je fais. Après le moment où j’ai été appelée pour recevoir la bague de la Lionne d’acier m’a fichu de sacrés frissons !!!


Et le pire ?

L.S. : À chaque fois que je perds et que je me déçois. Et puis finalement, je réalise que j’ai donné le meilleur de moi-même et que je repars avec ma nouvelle ligne d’attaque pour m’améliorer. Donc en vrai je n’ai pas vécu de pire moment encore… Et pour être honnête, je pratique ce sport en amatrice, pour le plaisir et non en pro, donc j’espère ne jamais avoir de «pire» moment. Le pire, ce serait de me blesser et de ne plus pouvoir pratiquer.


Où en est le Béhourd féminin ? Va-t-il se développer et de quelle manière ?

L.S. : Les femmes dans le béhourd sont présentes au niveau mondial même si dans certains pays, cela semble peu répandu. Nous sommes plusieurs à partager cette frustration de n’avoir pas beaucoup d’acolytes féminines pour s’entrainer.

En France, il semble se développer, lentement mais espérons sûrement. En duel, cette année au Lion d’acier on est 8 femmes dont 6 françaises. C’est extraordinaire ! Je crois qu’on a jamais été aussi nombreuses sur une compétition de duels en France. A la salle d’armes-école ancienne, on est maintenant 3 "armurées" et en béhourd léger il y a quelques nouvelles en cours loisirs, donc qui sait…

Je ne parle que du duel car je ne pratique pas la mêlée, mais j’espère que cette discipline du béhourd va se développer aussi pour les femmes, en France.

Je ne peux qu’espérer qu’il se développe, après je ne peux pas parler pour les générations à venir… Mais j’essaie de participer au mieux, pour donner envie aux filles et aux femmes de se lancer dans ce sport, comme par exemple de répondre à ce type d’interview en espérant que beaucoup la lisent et voient que c’est accessible et sympa, ou en étant présente sur des événements tels que forums ou prestations pour communiquer au maximum sur ce sport auprès des publics.

Il faut espérer qu’il se développe sans scission, ce que je veux dire c’est que pour l’instant on arrive à faire des compétitions de duels homme/femme en prenant à part entière et égale sur le temps des tournois pour chacun des 2 genres (bien sûr en proportion du nombre). Mais le nombre augmente pour chacun des 2 genres, alors il faut espérer qu’on en arrive pas à faire des tournois que femmes ou que hommes. Ce qui peut exister aussi, surtout si ça permet aux femmes de se créer plus de compétions et d’attirer d’autres femmes mais c’est aussi important de ne pas être mis en circuit secondaire. Il faut un juste équilibre entre tournois pour tous et tournois uniquement féminins ou masculins. Il faut les deux d’après moi. C’est pour ça que je souhaite faire attention aux appellations « béhourd » et « béhourd féminin ». Le béhourd c’est le béhourd, peut importe qui est sous l’armure… Donc on a des catégories hommes et femmes dans chaque discipline mais c’est la même fédé, le même sport et donc le même combat pour le développer et donc femmes et hommes doivent être présents et considérés de la même façon sur les tournois et non séparés, que ce soit duel ou mêlée d’ailleurs. Je ne sais pas pour un tournoi de mêlée car je n’y ai jamais assisté en France, mais en tout cas en duel, je sais que les catégories femmes ont la même considération que les catégories hommes. J’espère juste qu’un jour, on aura autant d’inscrits femmes que hommes sur un tournoi !!! Et il durera 4 jours au lieu de deux (rires).


Qu’aimerais-tu dire aux femmes qui pensent que le béhourd est réservé à certains gabarits.

L.S. : Je suis petite, un peu grassouillette. Je dis pas que devant un "golgoth" je fais ma fière mais il y a de tout en gabarit même dans la catégorie féminine et donc on peut perdre comme gagner, on a toutes notre chance. L’entrainement et l’expérience jouent beaucoup aussi. En tout cas en duel, en mêlée, j’ai déjà vu aussi des femmes pas très grandes.


Louise Hullin championne de France de Profight affrontera Virginia Guterriez ce samedi. Tu penses quoi de ce combat ? Un pronostic ?

L.S. : Oula, alors déjà je les admire tellement !!! J’aimerais tellement avoir les ovaires de pratiquer cette discipline (rires). Plus violente que le duel, même si le niveau est déjà sympa en duel, là c’est vraiment extrêmement violent, trop pour moi.

Ne les ayant jamais vu combattre ni l’une ni l’autre, je ne me risquerais pas sur des pronostics. Elles ont une belle carrure toutes les deux et ont l’air bien musclées, donc ça devrait dépoter. En tout cas j’ai tellement hâte de le voir, ce combat ! On en veut toutes, elles ne font pas exception et je pense qu’elles vont exploser en lice !


 

... En espérant qu'elles n'explosent pas la lice ! Nous aussi, nous pensons que ce sera un grand combat. Merci à notre Lionne 2022 d'avoir répondu à nos questions et nous lui souhaitons d'atteindre ses objectifs pour 2023.

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